3h15, un bus nous emmène à Montriond où se trouve le départ du triathlon. 1h de trajet suivie sur place d’un dernier briefing et nous voilà prêts dès 6h à nous jeter dans le lac pour 4kms de natation. La tension monte, la musique de Rocky à  plein décibels en fond sonore. Il fait encore sombre, l’eau est à 18°

6h30 – top départ.  Je me suis tout de suite bien placé dans le peloton … des derniers !

J’ai deux objectifs :

  • Passer en dessous des 2 heures éliminatoires
  • Ne pas être le dernier à sortir de l’eau

2km, sortie à l’australienne et déjà le gros du peloton est loin, je crawle … un peu, je brasse … beaucoup ! Certains passages sont très herbeux, j’en ai plein les lunettes ! 1h48, la délivrance, enfin, je sors de l’eau, il me semble qu’il reste encore 3 personnes.

Je me change et commence mon petit déjeuner, les spectateurs me regardent bizarrement, je mange une pomme de terre.

J’enfourche mon vélo et c’est parti pour 183km, je commence déjà à rattraper mon retard ; l’entrainement des vacances dans l’arrière pays niçois est là (col de Vence, col de Turini).

Le col de Joux Plane passe bien, tranquille puis après le col de Romme, les organisateurs nous avait prévenus, c’est un col qui sépare les enfants des hommes … Ils avaient raison, juste à regarder le début du col, on comprend que l’on va être des enfants !! S’ensuit le col de la Colombière, la fin est très pénible, beaucoup de cyclistes zigzaguent (en les doublant, je les encourage, mais aucun ne me répond) ça grimace dur ; enfin, le haut est proche. Il y a un ravitaillement, ça commence à parler de barrière horaire éliminatoire ; ni une, ni deux, je saute sur mon vélo et entame la descente avec un anglais. Je prends des risques dans les lacets et vois le goudron de très près à plusieurs reprises. Je n’arrive pas à décrocher ce bougre d’anglais, après un peu de plat, le col des Aravis, très roulant, l’anglais est toujours là mais reste derrière moi, solution … grand plateau et c’est parti ! 2mn plus tard, plus d’anglais ! Descente des Aravis, c’est reparti dans les lacets avec la course contre les voitures par Flumet en direction de Megève et Saint Gervais ; positionné sur mon guidon de triathlète, je double toujours. Enfin, la côte de Passy, la dernière, il y a des travaux, on doit passer sur une sente goudronnée à moitié et l’autre partie est en terre, c’est tellement raide que l’on doit mettre pied à terre, puis c’est reparti pour Chamonix.

Ça y est, je mets pied à terre, je suis satisfait de la partie vélo, je comptais mettre environ 10h, finalement, je l’ai fait en 9h04. Changement rapide, il me reste 43,5km à parcourir, je suis excité d’attaquer la course à pied,   je sais que j’ai de bonnes jambes, on attaque la montée de plan-praz, 2 heures après, je suis en haut, l’excitation est retombée mais le rythme cardiaque s’est lui, accéléré !!! Nous allons longer la montagne jusqu’à la Flégère par des sentiers très pierreux. La nuit commence à tomber, nous sortons nos frontales. Sur le sentier, je m’accroche à rester au contact avec un Hongkongais qui est avec moi depuis le bas, il est devant mais est plus agile dans les pierres que moi, après le ravitaillement de la Flégère, nous repartons ensemble dans la descente puis plus rien, plus de balises, je peste ;  enfin on retrouve le chemin en direction de Chamonix mais mon acolyte a perdu en vitesse ;  course oblige, je le lâche, j’arrive dans la rue centrale de Chamonix vers 22 heures, les passants nous applaudissent, 2 anglaises courent un instant avec moi en faisant les folles. J’arrive au ravitaillement, je m’assois 30 secondes, remplis les gourdes et repars pour une autre boucle, je suis tout seul dans le noir (même pas peur !) 1 heure passe et je commence à fatiguer, vivement le prochain ravitaillement ! Ça y est, 2 personnes repartent, 2 autres sont assises, elles ne sont pas au mieux de leur forme, quant à moi, je me fais un cocktail de boisson (jus de pommes, jus de poire, boisson énergétique) et je repars. Et ça monte, et ça monte, les coups de moins bien reviennent de plus en plus souvent. J’arrive au ravitaillement de la mer de glace, même scénario, 2 coureurs sont assis et pas très en forme. Je repars pour une grande traversée jusqu’au téléphérique de l’aiguille du midi et cela va être très long, toujours seul, les coups de moins bien sont omniprésents, un concurrent me rattrape, on discute un peu, il veut que je le suive mais je n’ai pas sa technique dans les pierres. Dernier ravitaillement au téléphérique, un grand café et je plonge sur Chamonix, je suis au ¾ de la descente quand j’aperçois des frontales descendre à un bon rythme. Je sais que je vais avoir la pression jusqu’en bas pour ne pas perdre ma place. Comme ils se rapprochent dangereusement, je prends tous les risques dans les pierres.  Pari gagnant, 5mn avant l’arrivée, je sais que ma place est acquise.

Je passe la ligne d’arrivée au bout de 9h52 de marche et 21 heures de course !

Mes premiers mots « Plus jamais ! »

Mais à l’heure où j’écris, je n’en suis plus si sûr.

Thierry

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