« Un jour je ferais un Ironman, mais juste un, pour voir! »

Je choisis donc le mythe Embrunman comme 6 autres copains du club.

A peine terminés certains évoquent le prochain. « Ils sont fous! » Mais je crois que pendant la conversation je cherche le prochain avec eux. « Je suis fou aussi! » Faut avouer que le mythe porte bien son nom et donne envie de continuer l’aventure!

Benoît parle de l’Alpsman. Ça me botte bien. D’autre parlent du Frenchman ; pas pour moi, trop dur! Trop rapide! Pas assez de dénivelé ! ?

Nous voilà embarqués dans une nouvelle aventure avec 3 copains rescapés d’Embrun : Lolo, David et Ben

Arrivés J-2 à St Jorioz avec David et nos femmes, les copains nous rejoignent. La couleur du lac, le panorama, les dossards, le tournant… on est y! La pression monte quand on voit la fameuse cloche. On anticipe avec une petite photo.

Derniers préparatifs : ouhlala je panique! Pas moins de 7 sacs plastiques avec 2 couleurs différentes à remplir de ravitos (dont mes fameuses boulettes!) et affaires perso. David maîtrise mais pas moi! On se croirait un jour de solde! ?

Allez au dodo ! Ce qui nous réconforte : on est dans l’allée des pros : Zamora dort tout près!

Dernier SMS d’encouragement à minuit (Merci Charly ?)

Réveil à 3h, tout est prêt, confiant, direction le parc à vélo. Loïc et Ben n’arrivent pas… deniers gonflage. On nous appelle pour approcher de l’embarcation et toujours pas de Ben et Lolo en vue. Ce serait dommage de rater le bateau.

Ça y est ; ils arrivent et courent partout avec une bonne poussée d’adrénaline.

On embarque sur le Libellule, installés debout près du bar (choix de Benoit?) on fait un petit shooting photo avec le futur député. Il est fan de Ben! ?

Avec la chance du tirage au sort, Sylvie et Celia, nos fidèles supportrices de la journée sont avec nous.

Le jour pointe, au milieu du lac couleur turquoise, on se croirait en croisière dans les Antilles.  Retour à la réalité il faut sauter et rejoindre la ligne de départ. En fait, l’eau est chaude. Ma cagoule n’est peut-être pas utile mais on est tellement beaux avec!

Dans le silence du lac, la corne muse retentit et c’est partit pour 1h15 de nage. Mon objectif : poser le vélo dans 9h30 tout en profitant du paysage et en me faisant plaisir. Pas le droit à l’erreur ni à la crevaison!

Pas de lessiveuse, seulement 250 personnes au milieu de ce grand lac : le bonheur. Après un départ tranquille, la musique venant de la plage me motive à mi-parcours. Je continue sur mon rythme habituel. De toute façon c’est pas là que ça se joue pour moi!

Je sors de l’eau. Un bénévole me tend mon sac. Sous une tente pour me changer, je retrouve Lolo prêt à partir. Une nouveauté mais ce n’est pas concluant ; le sol et les bancs sont trempés. De nombreux futurs Ironman sont déjà passés par là. David est devant nous et Ben termine sa nage.

C’est parti! Sur le vélo (merci à Jean No et Pierre pour les réparations de dernières minutes), on attaque direct par l’ascension du col de Leschaux et du Semnoz. Je dépasse Loïc qui me dit être en petite forme. Le connaissant, je ne m’inquiète pas trop.

Au sol, je reconnais les graffitis de nos supportrices : un petit cœur et nos 4 prénoms. J’adore ?

Encore quelques coups de pédales et je les aperçois près du col du Semnoz avec une banderole posée sur le Vito. Elles nous encouragent ; elles donnent de la voix et ça me donne des jambes!

Motivé plus que jamais, c’est la descente, puis le faux plat. 70 bornes d’échauffement et on attaque seulement l’Alpsman au pied du col du Plainpalais… ça passe bien. Le col des près : aïe! C’est dur, ça chauffe (surtout les pieds)… Et pourtant je le savais (j’y étais dans le froid et le brouillard, seul, un mois avant). Je revois David en haut. On se dit que c’est mort pour la cloche! Les filles arrivent pour nous encourager et elles s’installent pour la prochaine boucle. Ça va me motiver.

Par chance la partie dont je n’avais pas eu le temps de faire la reconnaissance est à mon avantage (faux plat descendant). Je gagne du temps en retournant au pied du Plainpalais. Je me dis que c’est encore jouable. Pas le temps de pic niquer (il est loin le temps du petit sandwich en haut de l’Izoard!), Je fouille dans mon énième sac de couleur verte, attrape mon sandwich et remonte sur le vélo. Une sensation de déjà vu : col du Plainpalais, col des Près : dur dur dur … mais c’est la dernière montée alors j’appuie sur les pédales. On se motive avec les autres concurrents. Je revois mes fidèles supportrices toujours en forme elles! Encore 40km de souffrance mais je sais que si je tiens, le tournant n’est plus si loin.

Je pose enfin mon vélo à 15h05. Rapide calcul : il me reste 2h25 pour faire 27km. Confiant je chausse les baskets et c’est parti pour 3 tours de lac. Ah cette eau turquoise qui, pour une fois, me donne envie d’y retourner tellement j’ai chaud! Les jambes sont là mais j’ai des points de côté. Je pratique la méthode Cauet : eau/coca à chaque ravito et je me sens mieux dès la fin du premier tour. 2eme tour tranquille mais il fait toujours chaud! 3eme tour : la délivrance! Je savoure en augmentant un peu la cadence pour avoir le temps de me changer avant de sonner la cloche.

Arrivé enfin à quelques mètres de cette fameuse cloche 25 min avant la fermeture du tournant, Sylvie m’attend près de mes affaires de trail ; impatient comme un gamin je veux aller sonner la cloche tout de suite mais elle me retient… je dois me préparer ; du coup j’en profite pour reprendre des forces avec un bon ravito pour attaquer une nouvelle fois le Semnoz! Je prends le tournant heureux et sonne 2 fois la cloche (Pour être certain!). On papote encore un peu pour prendre des nouvelles des copains. Ils sont tous sur la course à pieds. Loïc n’est pas si loin et donne tout pour la sonner. David est sur son 3ème tour aussi.  Benoît lutte avec lui-même. J’attends, bien déçu de prendre cette montée sans les copains ; puis je m’intègre à un petit groupe pour ne pas y aller seul. Heureux d’avoir franchi cette barrière, on traverse le village en marche active tout en se racontant notre journée et nos différents Ironman dont Embrunman  qui ressort pratiquement pour tous. À la sortie du village, les habitants nous interpellent et nous proposent à boire, car selon eux : ça va être dur!!!! Quelques un nous doublent en courant ; mauvaise stratégie, on va vite les rattraper. L’ascension commence avec un dénivelé de 1200m sur 15km. Notre groupe se disperse et chacun monte à son rythme. De nombreux ravitos avec des bénévoles qui sont à nos petits soins et nous conseillent de monter tranquillement. Je reste en trifonction ; mauvaise idée pour un frileux comme moi. Le soleil se cache et la fraîcheur arrive. La montée devient de plus en plus pénible. Sylvie me rejoint à plusieurs reprises et marche avec moi ; quel bonheur partagé! J’en oublie presque le froid. Je me rends compte qu’être une ironwife n’est pas si facile!

Puis j’attaque la dernière partie plus raide en alternant course et marche rapide ou certaines portions sont assez dangereuses. A la sortie d’un bosquet, j’aperçois le sommet avec ses flammes rouges. Plus motivé que jamais pour en découdre avec cet ironman je cours sur les derniers km et au bout de 15h33, je passe enfin sous l’arche et enfile mon « beau tee shirt noir »…

Cyril Pessenet.

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